2 ans c’est long et c’est court ça dure toujours …

Beau

Bonjour à toutes et à tous,

Nous demeurons très inquiets de l’absence de retour des pouvoirs publics notamment sur la question de l’érosion pluviale en provenance de LEZINGARD et de la dégradation de la route D 64 A  dite route de la Corniche menant au CAPLAN qui en est la conséquence directe.

A VOIR  :

article du Télégramme
Il est très préjudiciable en effet que les riverains et principalement notre association ne soient pas tenus informés de l’évolution de ce dossier.

Pourquoi?

Comme trop souvent il n’y a ni concertation ni dialogue ni échange car il est urgent de ne rien faire. C’est en tout cas l’impression déplorable que nous en avons.

L’Etat sous ses formes multiples a peur de ses citoyens devenus de potentiels adversaires et ne les considère en aucun cas comme des partenaires.

Tant que nous restons à nos places d’administrés et de contribuables tout se passe à peu près bien. Au delà cela devient très compliqué.

Il nous reste alors à solliciter et à protester et dans ce périmètre au demeurant étroit, nous avons la permission de batifoler dans nos jérémiades et de nous agiter avec modération.

Ce mode d’administration était d’une exemplaire modernité il y a 50 ans. Aujourd’hui cependant nos enfants les plus âgés en rigolent doucement car il ne tient absolument pas compte du changement de notre société et de ses moyens extraordinaires de communication dont nous pouvons désormais disposer avec une facilité déconcertante.

C’est pourquoi, au train où vont les choses, viendra peut-être le temps où nous pourrons nous interroger sur la légitimité des relais décisionnels que nous connaissons aujourd’hui.

A l’heure d’internet et de la nouvelle citoyenneté issue des réseaux sociaux il serait temps pour nos pouvoirs publics d’évoluer, d’écouter et d’avoir confiance dans les capacités de chacun à construire ensemble.

A défaut ils ne deviendront plus au fil du temps que le bras autoritaire de puissances économiques qui les dépassent et les dominent déjà. En réalité cependant, cette  trompeuse illusion de pouvoir est bien futile au regard d’une véritable expression démocratique qui leur est ici modestement offerte.

Pour conclure nous voulions juste signaler, relever, prévenir que les pouvoirs publics n’ont désormais plus le temps d’attendre que l’on quémande auprès d’eux l’indispensable sinon le nécessaire.

Il n’est pas déraisonnable de penser en effet que la réalité dépassera bientôt notre pessimisme le plus noir.

Très concrètement pour ce qui nous concerne cela signifie que si les eaux pluviales ne sont pas rapidement canalisées à titre conservatoire (pour un coût qui n’a rien d’extravagant) les travaux à réaliser pour conserver la route et les premières habitations concernées seront effectivement pharaoniques.

Le coût de ces travaux deviendra alors effectivement déraisonnable et le temps sera venu d’y renoncer en invoquant un audacieux courage politique.

La route de la Corniche a un intérêt patrimonial évident. Elle est citée et reconnue dans les guides touristiques étrangers.

Qui prendra la responsabilité de la voir disparaître ?

Il est temps de conclure en rappelant la sage pensée de Pierre Dac :

Nous avons l’avenir derrière nous chaque fois que nous faisons demi-tour.

J’aimerais ajouter et vice versa et réciproquement

A bons entendeurs

Merci à Sophie Prevost du Télégramme pour son écoute

Yann Gasnier
pour l’association MDR

FAITES SUIVRE, COMMENTEZ,SUGGEREZ, CRITIQUEZ ET CONTESTEZ

La véritable histoire de l’arbre à crêpes

 

 

   Prologue

Le 27 juillet 2015 aura lieu la première course d’OFNI de Locquirec. Par un extraordinaire concours de circonstances, cette date correspond précisément à la veille de l’anniversaire de l’évènement capital que nous allons vous rappeler ou révéler pour les plus ignorants d’entre vous.

 

Cet évènement sera l’occasion, à titre exceptionnel d’une reconstitution historique extraordinaire pour ne pas dire pas banale.

 

Ce récit a fait l’objet de recherches très approfondies tant sur le plan historique que scientifique. Ce travail documentaire de grande qualité servit de modèle pour la Recouvrance avec le succès que l’on connait.


L’histoire

En moins 2 avant notre ère polluée, une incroyable expédition fut menée sans que l’on sache d’où elle venait ni où elle allait.

Ce que l’on sait en revanche c’est qu’elle fut conduite à bord d’un navire des plus surprenants, en granit à propulsion de jet de sable selon le principe précurseur E=MC².

 

 

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Outre cette innovation technologique sans précédent, l’incroyable objectif de cette expédition était d’introduire en Armorique le fameux arbre à crêpes dont nous connaissons aujourd’hui le fruit si savoureux mais également, ce qui est moins connu la semelle de 35 heures qui permettait de marcher pendant la même durée sans avoir mal aux pieds.
                                               

                                                                                               

 

 

La fameuse semelle de crêpe

 

 

 

L’arbre à crêpes aujourd’hui disparu était l’équivalent botanique du Marsupilami chez les animaux. Il était imprévisible mais très affectueux. Ce qui, il faut bien le reconnaitre n’est pas banal pour un arbre.

 

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L’arbre à crêpes au moment de la formation de la crêpe principale

 

La direction de cette incroyable expédition fut confiée à un homme remarquable mais dont le caractère ombrageux s’accordait mal avec le précieux végétal qui en souffrit beaucoup.

Le capitaine Blaye était néanmoins un excellent navigateur et connaissait très bien la côte dont il était originaire.

L’expédition non sans risque avait donc toutes les chances de réussir à la condition toutefois que le fameux capitaine mette un peu d’eau dans son vin.

 

 

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Le capitaine Blaye regarde au loin

 

Meneur d’hommes et ambitieux, le capitaine Blaye toutefois ne pensait qu’au succès de son expédition. Négligent de ce fait le bien être de son équipage, il lui préféra celui de sa cargaison et l’assurance de disposer de suffisamment de sable pour mener ce voyage à son terme qui rappelons le, à ce jour nous est demeuré inconnu.

 

 

 

 

 

Blaye commit là une grave erreur car quelques qu’aient pu être ses qualités de navigateur, il ne pouvait mener seul cette entreprise audacieuse et très vite son équipage mal traité n’accepta plus de se nourrir de bigorneaux, seul aliment pouvant être facilement supporté par la coque de son navire.

 

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L’ambiance à bord devenait exécrable et régulièrement, dès qu’il avait le dos tourné Blaye recevait des jets de coquilles de bigorneaux sous les quolibets y compris de ses hommes les plus fidèles. C’était la veille du jour où par un concours de circonstances exceptionnel, Blaye et ses hommes échouèrent avec leur précieuse cargaison d’arbres à crêpes, sur la plage du Moulin de la Rive à Locquirec.

 

C’est précisément cet évènement historique qui permit aux archéocrepologues de retracer cette incroyable aventure grâce à la découverte d’un bigornal sculpté (ancêtre des bigorneaux que l’on consomme de nos jours au pluriel) retraçant cette épopée.

 

Cet évènement est aujourd’hui connu sous le nom de bataille du petit bigornal (little bigornal battle en anglais). Les anglais ont en effet une autre version de cette histoire typiquement bretonne car ils ont toujours prétendu que Blaye se rendait en Angleterre avec sa précieuse cargaison. Mais disons le tout de suite cette version anglo-saxonne ne tient pas car il est avéré que Blaye naviguait à droite (tribord) et il est tout aussi établi que les anglais ne découvrirent les crêpes que plusieurs siècles plus tard. Cette hypothèse ne tient donc absolument pas mais le souci d’un traitement historique objectif exigeait que l’on rappelât cette querelle d’historiens.

 

Ce que l’on sait en revanche, c’est que s’est engagée, la veille de ce jour mémorable, peu avant l’aube au large de la Méloine, une véritable bataille navale. L’équipage de Blaye était irascible et la seule perspective de devoir une fois encore racler la coque de leur calvaire de granit pour cueillir leur maigre pitance les rendait délirants et agressifs. Par ailleurs la cargaison de sable n’était plus que l’ombre d’elle-même menaçant sérieusement les projets ambitieux de Blaye qui rappelons-le ne se rendait pas du tout en Angleterre.

Il est important ici de conserver à l’esprit la configuration de la côte et de se souvenir que Blaye naviguait plein Est et qu’il y avait devant lui deux roches bien connues encore de nos jours sous les noms des Bœufs et de la Charrue. Blaye ne pouvait se tromper mais les jets de bigorneaux dont il était de plus en plus souvent victime avaient fini par semer le doute dans son esprit pourtant solide.

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Les plus grandes catastrophes ont toujours pour origine une incroyable accumulation de circonstances improbables. Que le capitaine Blaye contre toute évidence mette la charrue avant les bœufs était de celle-là.

Se rendant compte de cette erreur incompréhensible, l’équipage comme un seul homme et à l’instar du pauvre mollusque effarouché, sortit enfin de sa coquille et commit ce qu’il faut bien appeler une mutinerie. En se débarrassant ainsi de son commandement, l’équipage laissera à la postérité l’expression « déblayer » pour imager la brutalité d’un tel évènement même si aujourd’hui les travaux publics se sont approprié l’expression en la détournant quelque peu.

Pendant ces instants de folie brutale, l’embarcation demeurait sans le moindre contrôle et parvint à s’échouer sans dommage sur une grève immaculée où venaient finir deux charmants ruisseaux. Un endroit idyllique où quelques instants plus tard des habitants locaux vinrent les aider à décharger leur précieuse cargaison d’arbres à crêpes. Ils demeuraient admiratifs devant cette embarcation étrange faite de cette roche qu’ils connaissaient pourtant si bien et se dirent que finalement en la mettant à l’envers ils pourraient facilement en faire des habitations tout à fait acceptables.

 

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    L’équipage décide de rester au Moulin de la rive

 

De la même façon découvrirent-ils très vite les bienfaits des fruits de l’arbre à crêpes et qu’en en faisant une pâte onctueuse qu’ils étalaient dans leur chapeau ils pouvaient en faire de savoureuses galettes toutes rondes.

Si l’équipage prit racine en ces terres accueillantes, il n’en fut pas de même de l’arbre à crêpes qui ne put prospérer et disparut définitivement l’année dernière. Mais l’ingéniosité humaine n’ayant pas de limite, par un mélange savant de farine, d’œufs et de lait, il parait que vous pouvez vous y laisser prendre.

Quant au capitaine Blaye, il fut sommé de reprendre la mer sur son esquif révolutionnaire. Personne ne donnait cher de sa peau mais il parait qu’il survécut et qu’il échoua même très loin de là sur une côte qui porte désormais son nom.

Finalement revenu à bon port après quelques années d’errance maritime, le retour de Blaye donna naissance à une seconde expression avec le verbe « remblayer » synonyme de rempiler dont l’origine en revanche n’a rien à voir avec le sergent-chef du train, Ignace Pil, néanmoins célèbre inventeur du frein à main.

 

Epilogue

 

Vous connaissez désormais la véritable histoire de la crêpe que l’on peut désormais déguster sans avoir besoin de grimper aux arbres.

 

Vous savez aussi maintenant que la crêpe que nous dégustons aujourd’hui est née au Moulin de la Rive après la fameuse bataille navale de Little Bigornal.

 

A suivre ….

 

Si vous voulez en savoir plus :

 

Le destin d’un capitaine

(Roger de la Mottetrouée aux éditions Horoscope)

 

Du bateau en granit à l’avion en ardoises de Locquirec

(Jean Claude Tournesol aux éditions J’ai tout essayé)

 

Du bigornal ancien aux bigorneaux nouveaux

(Boris d’Huitre aux éditions l’Écheval)

 

La calligraphie bigornalienne

(Edith Lemoy , thèse dactylographiée sur papier crépon)

 

From the battle of little bigornal to the coast of Blaye

( John Wine Edition non traduite en français)

 

Jet sand propulsion Myth or reality ?

(Jean Marcel Leroidec aux Editions You can do it)

 

La cueillette des crêpes au temps jadis

(Ouvrage collectif de l’association du Moulin de la Rive)

Etre et avoir l’été au Moulin de la Rive

C’est déjà l’été dans nos têtes mais la température de l’eau reste encore un peu fraîche. Il y a comme un frémissement dans l’air mais ce n’est pas encore tout à fait ça. Armons-nous de patience mais sans renoncement. Profitons-en pour nous préparer, ne rien oublier, ne pas être pris au dépourvu.

Bref, amis bigorneaux, il reste du bulot sur la planche pour passer de très bonnes vacances.

Et pourquoi pas au Moulin de la Rive plutôt qu’ailleurs? Quelle question.

 

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Le Génie du Moulin de la Rive

Parce que la plage y est magnifique et les riverains des plus chaleureux. Parce que le galet y est espiègle et musicien. Parce que tu es sportif et que tu as les yeux dans les vagues. Parce qu’il y a au Moulin de la Rive la meilleure école de surf de l’Ouest.

 

Parce qu’il y a une navette qui passe et repasse et te dépose si tu l’oses. Un parking refait à neuf et, sans excès, un accès à la plage. Il est là et si tu le cherches bien, tu devrais le trouver. Il parait même que bientôt la mobilité n’y sera plus réduite.

Et pour toi ami randonneur, un chemin côtier qui t’amène quelque part car le Moulin est une étape incontournable entre le port et le CapLan, et, tiens-toi bien, cela dans les deux sens et réciproquement. Quoi le bonheur et rien de plus.

Attention toutefois ami aventurier au passage de la D 64, car à l’embranchement de la Corniche, ce n’est pas là que tu t’attardes et tu t’entiches. Crois-moi ce n’est pas une rigolade mais il vaut mieux que tu passes à la limonade. Sinon, abandonne tes crevettes et prends la navette. Une tonne à lisier est si vite arrivée.

La D64 A , c’est un peu notre route 66 à nous, à vous, on la prend comme on prend l’ascenseur pour la Tour Eiffel et l’été on y fait aussi la queue parce qu’il y a encore du mou dans la falaise. Forcément même quand la mer monte, Lezingard a toujours une bonne descente.

Les habitants de la Corniche, qui n’ont rien à voir avec les cornichons, se sont beaucoup battus et se battent encore pour préserver la falaise. Cela passe par la reconnaissance du statut de catastrophe naturelle pour les tempêtes de février car ce statut permettra une juste indemnisation par les assureurs de l’ensemble des dégâts, pas seulement au Moulin d’ailleurs mais sur toute la commune.

Pour rappel plusieurs recours sont pendants devant le Tribunal administratif de Rennes et nous les soutenons.

Mais cela passe aussi par la protection contre l’érosion provoquée par les eaux pluviales de Lezingard.

Ces travaux doivent être réalisés d’urgence et de façon globale sur l’ensemble du site pour éviter ne serait-ce que l’aggravation des désordres actuels.

Si vous aimez aussi la D 64 A, à votre prochain passage nous vous invitons à déposer une tache de couleur sur la route pour marquer votre soutien.

 

2015 Le rocher décisif

Bonne et heureuse année à toutes et à tous!

L’année 2014 a été riche en événements et a été pour nous l’occasion de faire connaissance et de découvrir que nous pouvions être plus que des voisins, des amis, des qui font des choses ensemble pour l’intérêt commun et pour rendre ce lieu encore plus agréable et convivial, bref un petit coin de paradis, je veux dire le vrai, celui où il fait bon vivre ensemble.

Camus s’est posé la question de savoir si Sysiphe pouvait être heureux, le seul fait de poser la question c’est déjà y répondre un peu.

Le Moulin c’est aussi un peu le rocher décisif de ses habitants, sa fragilité et l’impérieuse nécessité de le préserver le rend encore plus précieux pour nous tous.

Ah j’allais oublier l’essentiel, nous avons depuis peu un jeune moulinet, Alexis à qui nous souhaitons la bienvenue en même temps que la bonne année et ce sera tous les ans la même chose…

Nous souhaitons aussi un prompt rétablissement à Fred notre trésorier et, à la demande de Anne nous allons faire voter l’adjonction de petites roues sur son vélo car nous tenons à lui.

Voilà nous espérons que l’année qui vient verra se concrétiser les projets les plus immédiats et les plus urgents pour préserver le site. Nous remercions Monsieur le Maire Gwenolé Guyomarch et la mairie de LOcquirec, Madame Nathalie Bernard, conseillère générale, les services des affaires maritimes pour leur écoute mais aussi le Telegramme et Ouest France qui ont été là quand tout allait si mal.

Nous les remercions d’avance pour leur soutien en 2015!

Bonne année à toutes et à tous !

 

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L’Arrêté CAT NAT DU 22 AVRIL 2014

Les 1er et 2 février 2014, le littoral nord-ouest était gravement frappé par un évènement météorologique d’une très grande violence qui provoqua des désordres très importants sur la commune de Locquirec et en particulier sur le site du Moulin de la Rive.

 

Cet évènement est identifié sous le nom de TEMPÊTE SANS NOM 1.

 

A la suite de cet évènement exceptionnel la commune de Locquirec déposa une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle au titre des inondations et chocs mécaniques liés à l’action des vagues notamment pour la période du 1er au 2 février 2014.

 

C’est dans ce contexte et contre toute attente que fut rendue la décision attaquée refusant de reconnaître l’état de catastrophe naturelle sur la base des rapports d’expertise suivants :

 

  • Météo France du 14 février 2014
  • Centre d’étude et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) en date du 17 février 2014
  • Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) du 14 février 2014.

 

Au motif qu’en l’espèce les valeurs des éléments météorologiques et océanographiques tel que le vent, la surcote et la hauteur des vagues auraient présenté une durée de retour inférieure à 10 ans.

 

En retenant comme critère d’appréciation que l’intensité anormale de l’agent naturel est avérée lorsque l’occurrence statistique du phénomène « durée de retour » est supérieure ou égale à 10 ans ;

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En application des dispositions de l’Article L125-1 du Code des Assurances repris par l’article 2 de l’arrêté attaqué :

Les contrats d’assurance, souscrits par toute personne physique ou morale autre que l’Etat et garantissant les dommages d’incendie ou tous autres dommages à des biens situés en France, ainsi que les dommages aux corps de véhicules terrestres à moteur, ouvrent droit à la garantie de l’assuré contre les effets des catastrophes naturelles, dont ceux des affaissements de terrain dus à des cavités souterraines et à des marnières sur les biens faisant l’objet de tels contrats.

 

De surcroît, l’article L125-4 du Code des Assurances dispose que :

Nonobstant toute disposition contraire, la garantie visée par l’article L. 125-1 du présent code inclut le remboursement du coût des études géotechniques rendues préalablement nécessaires pour la remise en état des constructions affectées par les effets d’une catastrophe naturelle.

Les particuliers victimes de dommages ont donc intérêt à agir pour obtenir l’annulation de la décision de non reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle  afin de leur ouvrir le droit à l’indemnisation de leur préjudice auprès de leurs compagnies d’assurances respectives.

 

Le régime juridique applicable

 

Au visa des dispositions de l’article L125-1, 4 ème alinéa du Code des Assurances

L’état de catastrophe naturelle est constaté par arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes où s’est située la catastrophe ainsi que la nature des dommages résultant de celle-ci couverts par la garantie visée au premier alinéa du présent article. Cet arrêté précise, pour chaque commune ayant demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, la décision des ministres.

Cette décision est ensuite notifiée à chaque commune concernée par le représentant de l’Etat dans le département, assortie d’une motivation.

L’arrêté doit être publié au Journal officiel dans un délai de trois mois à compter du dépôt des demandes à la Préfecture.

 

Sont considérés comme les effets des catastrophes naturelles, au sens du présent chapitre, les dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause déterminante l’intensité anormale d’un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n’ont pu empêcher leur survenance ou n’ont pu être prises.

Ces dispositions sont elles-mêmes reprises par les articles 1 et 2 de l’arrêté attaqué.

Enfin l’article 3 de cette même décision prévoit qu’une franchise modulée en fonction du nombre de constatation de l’état de catastrophe naturelle intervenues pour le même risque au cours des cinq années précédant la date de signature du présent arrêté, dans les communes qui ne sont pas dotées d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles pour le risque concerné.

JO du 26-04-14

Arrêté du 22 avril 2014

 

La procédure de reconnaissance

 

La procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle est régie par la circulaire N°84-90 du 27 mars 1984, elle-même infiniment critiquable dès lors qu’elle créa une commission interministérielle, non prévue par le législateur, pour apprécier le caractère anormal de l’évènement.

 

Chargée d’instruire de façon non contradictoire les demandes de reconnaissance de catastrophe naturelle sur la base des rapports d’expertises qui lui sont soumis, la commission rend ainsi un simple avis ne constituant pas une décision faisant grief.

 

En tout état de cause, l’arrêté interministériel doit être motivé sur la base des éléments recueillis et examinés par cette commission interministérielle dont la création et le fonctionnement sont pour le moins controversés.

 

Le motif de la non reconnaissance

 

Le critère illégal et infondé du délai de retour de 10 ans

Comme précédemment rappelé, l’Arrêté de classement prévoit en son article 3 qu’une franchise est applicable en fonction du nombre de constatations de l’état de catastrophe naturelle intervenues pour le même risque, au cours des cinq dernières années.

 

Il résulte de ces dispositions que seul le quantum de l’indemnisation est affecté par cette condition et ce, de façon limitée, dans les cinq années qui précédent l’évènement.

 

Il est dès lors constant que le caractère anormal de l’évènement ne saurait être apprécié au regard d’un délai d’occurrence d’un évènement précèdent  et encore moins d’un délai de retour de 10 ans.

 

En tout état de cause et de surcroît, selon Météo France :

 

« La durée de retour d’un événement extrême est l’intervalle de temps moyens séparant 2 réalisations de cet événement. C’est un concept similaire à celui de la fréquence, à ceci près que dans le cas d’une fréquence, on traite l’échantillon global des valeurs observées pour un paramètre donné alors que dans le cas des durées de retour ce sont les seules valeurs extrêmes observées pour ce paramètre qui nous intéressent.

 

La rareté des données traitées, combinée au fait que les séries de mesures ne sont pas toujours très longues, fait que les échantillons sont généralement ténus. Cela nous oblige à mettre en œuvre des lois statistiques adaptées à la modélisation de tels événements de façon à extrapoler au mieux leur comportement dans le temps.

 

Parmi les échantillons traités, il arrive que l’on rencontre des événements exceptionnels, très éloignés des autres événements déjà observés, dont il est difficile d’apprécier finement la durée de retour compte tenu des incertitudes des méthodes statistiques. ».

 

 Extrait du site Météo France Phénomènes extrêmes et durée de retour

 

En d’autres termes, la Loi statistique du délai de retour est utilisée par les institutions scientifiques pour apprécier les délais d’occurrence des phénomènes extrêmes sinon exceptionnels.

 

Or le législateur n’a aucunement retenu ce critère d’exception, motivant la décision attaquée mais celui d’évènement anormal par son intensité.

 

Si le délai de retour de 10 ans peut en effet avoir une signification scientifique pour apprécier le caractère extrême d’un évènement, en revanche il ne peut certainement pas être retenu pour apprécier le caractère anormal de l’évènement tel que prévu par l’article L 125-1 du Code des Assurances.

 

La Loi ne visant pas les seuls cas extrêmes mais les évènements anormaux, c’est donc par une interprétation particulièrement restrictive et donc abusive de la Loi dans le cadre d’une procédure elle-même sujette aux plus vives critiques que la motivation ici contestée a pu être retenue à tort.

Il est dès lors également démontré que le postulat arbitrairement posé selon lequel l’intensité anormale de l’évènement est avérée lorsque l’occurrence statistique du phénomène « durée de retour » est supérieure ou égale à 10 ans est erroné.

 

En l’espèce il est dès lors constant que la décision de non classement de la tempête sans nom 1 des 1er et 2 février 2014 repose sur le postulat erroné que l’intensité anormale de l’agent naturel est avérée lorsque l’occurrence statistique du phénomène « durée de retour » est supérieure ou égal à 10 ans.

 

Cette interprétation est en effet manifestement contraire aux dispositions de l’article L 125-1 du Code des Assurances mais également à l’article 3 de l’arrêté interministériel attaqué qui prévoit expressément une occurrence de moins de 5 ans.

Cet arrêté doit donc être annulé de ce chef pour erreur manifeste d’appréciation.

 

Le caractère anormal de l’intensité de l’évènement

 

En l’espèce, la décision attaquée apparaît avoir été rendue au visa de trois rapports d’expertises qui a priori ne sont pas accessibles au public.

Il s’agit des rapports :

  • du service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) du 14 février 2014
  • du centre d’étude et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) en date du 17 février 2014
  • de Météo France du 14 février 2014

 

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Rapports CATNAT SHO, CEREMA et METEO FRANCE

 

Le rapport SHOM du 14 février 2014

 

Le rapport SHOM repose sur les mesures des hauteurs et surcote de la mer.

Ces mesures furent relevées par le marégraphe implanté dans le port de Roscoff depuis 2004.

 

Ce rapport précise :

« A Roscoff le maximum observé le 01/02/2014, correspond d’après les données de statistiques de niveaux marins extrêmes à notre disposition, à un niveau marin de période de retour inférieur à 5 ans »

 

Bien qu’il s’agisse de phénomènes extrêmes, il ne s’agit donc pas d’une période de retour de référence de 10 ans comme retenu à tort par la décision attaquée.

De surcroît,  ce même rapport précise expressément que :

  • L’acquisition des mesures de hauteur d’eau par les marégraphes      filtre les effets de la houle. Or pour les sites côtiers, la plupart      des submersions marines sont liées à la conjonction d’une forte marée      associée à une forte houle, ce dernier paramètre pouvant être déterminant  pour ce type d’évènement.

 

  • L’augmentation du  niveau de la mer due au déferlement des vagues n’est généralement pas mesurée par les marégraphes, le déferlement     n’ayant pas toujours lieu au niveau de l’entrée des ports ; Cette  augmentation peut parfois atteindre 1 à 2 mètres à la côte.

 

Cette analyse est par ailleurs corroborée par un second rapport accessible librement sur internet lequel évoque la caractérisation de 7 évènements de tempête de l’automne hiver 2013-2014.

 

Parmi ces évènements figure la tempête sans nom 1 des 1er et 2 février 2014.

Ce rapport précise également :

« Les hauteurs d’eau analysées ne prennent pas en compte l’influence de la houle et des vagues.

En situation de tempête, la houle générée par les vents a un impact parfois très violent sur le littoral.

Au niveau des observatoires, les marégraphes filtrent tout ou partie des effets de la houle. »

 

En d’autres termes les données recueillies par ces instruments sont inexploitables au regard de l’évènement subi du fait du choc mécanique de la mer provoqué principalement par la houle.

Le rapport du SHOM ne peut donc être retenu en l’espèce pour apprécier le caractère anormal de l’évènement ici évoqué.

Extraits du rapport SHOM sur

La caractérisation de 7 évènements de tempête de l’automne hiver 2013-2014

 

 

Le rapport CEREMA du 14 février 2014

 

Le CEREMA est le centre d’Etude et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement.

 

CANDHIS désigne à la fois le réseau national côtier de mesures in situ de houle, le site internet et la base de données archivant les mesures.

 

Le CEREMA est le gestionnaire du réseau CANDHIS et il est le seul organisme habilité à répondre aux demandes d’avis des préfectures sur la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle concernant les états de la mer.

 

Ce rapport  repose sur des mesures de la houle en pleine mer et non sur la côte.

 

En l’espèce sans qu’il soit nécessaire de le commenter plus amplement, ce rapport conclut :

« Nous ne disposons pas d’élément concernant les communes de Roscoff et Locquirec »

 

Le rapport Météo France du 14 février 2014

 

Interrogé, Météo France répondait le 16 mai 2014 :

 

« Nous ne pouvons pas fournir les rapports de catastrophes naturelles qui sont à l’usage exclusif de la commission et des préfectures.

Dans certains cas, les mairies peuvent en obtenir une copie ce qui est le cas pour cet évènement. La mairie de Locquirec dispose de la copie du rapport de Météo-France et je crois qu’un recours a déjà été déposé.

Mais je puis vous apporter quelques explications concernant le refus de reconnaissance pour cet évènement.

Le refus par la commission n’a pas été motivé par le rapport de Météo-France mais semble-t-il par le rapport du CETMEF (http://www.cetmef.developpement-durable.gouv.fr/).

En effet le rapport du CETMEF ne se base que sur la houle mesurée en mer et celle-ci pour cet évènement a une durée de retour inférieure à 10 ans. »

 

Or il vient d’être vu que le CEREMA (ancien CETMEF) ne disposait d’aucune donnée pour Locquirec …..

 

METEO FRANCE poursuit :

« Le rapport de Météo-France conclut bien à un évènement exceptionnel à la côte car il prend en compte la concomitance des trois phénomènes : vent fort et forte houle avec un fort coefficient au moment de la pleine mer. C’est cette concomitance qui est exceptionnelle et qui rend cet évènement exceptionnel.  »

 

Le refus classement rendu par la commission n’a donc pu être motivé par le rapport du CETMEF (CEREMA) qui ne disposait pas d’élément concernant Locquirec et par conséquent la conditon du délai de retour supérieur ou égal à 10 ans ne pouvait être retenu en condition de ce rapport inexploitable.

En revanche,

Faisant suite à cette réponse, le rapport de Météo France en date du 14 février 2014, communiqué quelques jours plus tard confirmait expressément cette réponse sans ambiguïté.

Il résulte de ce quoi précède que la preuve du caractère anormal de cet évènement est démontré par le rapport de Météo France, seul exploitable en l’espèce, retenant le caractère exceptionnel de celui-ci compte tenu d’une concomitance exceptionnelle de trois phénomènes eux-mêmes considérés comme exceptionnels.

 

Si cet évènement était exceptionnel sur la côte selon Météo France, a fortiori, son intensité était manifestement anormale.

C’est donc bien à tort également que l’arrêté non seulement semble s’être fondé sur un rapport du SHOM non significatif et inexploitable au regard de l’évènement mais écarta de façon beaucoup plus préjudiciable le rapport de Météo France.

 

Cette analyse scientifique de Météo France est par ailleurs largement corroborée par les témoignages visuels et photographiques nombreux rapportés abondamment par la presse.

Les dégâts occasionnés sur la faune et la flore en particulier marine sont par ailleurs avérés de façon très significative.

C’est ainsi que de nombreux oiseaux de mer, surpris par la violence anormale des éléments périrent d’épuisement et que des champs de laminaires furent littéralement labourés par la violence des vagues et de la houle.

 

Compte tenu des éléments de preuve ainsi rapportés et notamment du rapport de Météo France dont la méconnaissance au regard de la particularité de l’évènement litigieux relève pour le moins de l’erreur manifeste d’interprétation, cette décision doit également être annulée de ce chef.

 

Conclusion

Il serait sans aucun doute beaucoup plus sage que l’Etat n’attende pas cette annulation et prenne l’initiative en urgence de rapporter  purement et simplement cette décision inique pour éviter que sa responsbailité ne soit ultérieurement recherchée s’agissant notamment de l’aggravation des préjudices subis.

Une initiative est prise en ce sens auprès des responsables politiques et du gouvernement.

 

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La tempête sans nom a besoin de reconnaissance

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Bonjour à toutes et à tous,

Attention ceci est un message d’espoir et d’encouragement.

Voici quelques nouvelles du Moulin …

Et de la non reconnaissance de la tempête sans nom.

Depuis notre création au mois de décembre dernier, les tempêtes se sont succédées, et les pires ne sont pas venues de la mer.

Nous avons tous suivi de près ou de loin mais toujours impuissants la dégradation spectaculaire de la falaise du Moulin.

Même des archéologues prévenants se sont anticipés sur nos sédiments avant qu’il ne soit trop tard.

C’est vous dire.

Après la consternation est venu l’espoir de reconstruire, dans une nouvelle dynamique avec les pouvoirs publics. Tout ça quoi.

Si, franchement on y a cru mais c’était du réchauffé.

Concrètement il y a ce qui se dit et il y a ce qui se fait. Pour ce qui nous concerne c’était surtout ce qui ne se faisait pas c’est-à-dire en premier lieu de décider les limites raisonnables du domaine maritime de façon à permettre l’élaboration d’un projet pérenne d’une protection, continue et homogène.

Il suffirait pour cela de suivre la courbe naturelle de l’Anse pour y parvenir et d’agir conjointement avec toutes les personnes publiques concernées.

La désillusion fut cinglante mais le pire était à venir.

Pendant ce temps en effet, se concoctait une décision hallucinante qui aboutissait à ne pas reconnaître la tempête sans nom (ce n’est pas une blague c’est vraiment son nom officiel) des 1er et 2 février 2014 comme catastrophe naturelle.

Ce fut pour nous l’occasion de découvrir un monde étonnant, où tout se décide sous couvert de technicité absconse et de commission avisant des décisionnaires avisés dans les coins.

Nous avions cependant affaire à des scientifiques compétents et honnêtes mais à des décideurs moins scrupuleux.

Aucun des 3 rapports remis à la commission interministérielle ne permettait en effet de rejeter ce statut pour l’évènement qui nous occupe, bien au contraire.

De l’aveu même des organismes émetteurs, deux d’entre eux étaient inexploitables, et le troisième émis par Météo France reconnaissait le caractère exceptionnel de l’évènement.

Nous en avons eu confirmation ce jour et ces documents sont annexés à ce mail avec notre premier recours car nous espérons qu’il y en aura d’autres.

Il est difficile de ne pas y percevoir une mauvaise foi manifeste ou selon la conception de notre droit administratif si pudique, une erreur manifeste d’appréciation qui emportera de façon incontestable la nullité de cette décision inique.

Le tour d’illusion faillit fonctionner, certains politiques s’y abandonnèrent en prenant pour argent comptant ce qui relevait de la fausse monnaie. Ce serait drôle si ce n’était le nombre de sinistrés, communes et particuliers concernés.

Il est cependant encore temps que l’Etat revienne sur cette injustice flagrante et rapporte cette décision pour reconnaître ce qui relève de l’évidence et il n’est besoin pour cela d’une commission dont le rôle et l’existence même sont clairement une sérieuse difficulté.

Nous avons donc une bonne nouvelle, l’état de catastrophe naturelle doit être reconnu mais nous ne savons ni quand ni comment l’Etat prendra ses responsabilités.

Il serait dommage de le faire condamner dans 4 ans pour couvrir un dommage assuré.

Nous espérons donc que la réflexion l’emportera. Il n’y a rien à gagner mais tout à perdre.

Quoiqu’il en soit,

Parallèlement nous poursuivons nos démarches pour faire fixer le trait de côte et élaborer un projet d’ouvrage, nous l’espérons en concertation sinon en collaboration avec la municipalité, le conseil Général et le domaine maritime. Nous continuons d’y croire.

Nous aimerions également en profiter pour solliciter des artistes sur le thème de la non reconnaissance de la tempête sans nom.  Ce seront bien sur des œuvres éphémères …

Avis aux amateurs

 

 

 

A très bientôt pour les prochaines nouvelles

Première publication sur le site associationdumoulindelarive.com