La véritable histoire de l’arbre à crêpes

 

 

   Prologue

Le 27 juillet 2015 aura lieu la première course d’OFNI de Locquirec. Par un extraordinaire concours de circonstances, cette date correspond précisément à la veille de l’anniversaire de l’évènement capital que nous allons vous rappeler ou révéler pour les plus ignorants d’entre vous.

 

Cet évènement sera l’occasion, à titre exceptionnel d’une reconstitution historique extraordinaire pour ne pas dire pas banale.

 

Ce récit a fait l’objet de recherches très approfondies tant sur le plan historique que scientifique. Ce travail documentaire de grande qualité servit de modèle pour la Recouvrance avec le succès que l’on connait.


L’histoire

En moins 2 avant notre ère polluée, une incroyable expédition fut menée sans que l’on sache d’où elle venait ni où elle allait.

Ce que l’on sait en revanche c’est qu’elle fut conduite à bord d’un navire des plus surprenants, en granit à propulsion de jet de sable selon le principe précurseur E=MC².

 

 

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Outre cette innovation technologique sans précédent, l’incroyable objectif de cette expédition était d’introduire en Armorique le fameux arbre à crêpes dont nous connaissons aujourd’hui le fruit si savoureux mais également, ce qui est moins connu la semelle de 35 heures qui permettait de marcher pendant la même durée sans avoir mal aux pieds.
                                               

                                                                                               

 

 

La fameuse semelle de crêpe

 

 

 

L’arbre à crêpes aujourd’hui disparu était l’équivalent botanique du Marsupilami chez les animaux. Il était imprévisible mais très affectueux. Ce qui, il faut bien le reconnaitre n’est pas banal pour un arbre.

 

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L’arbre à crêpes au moment de la formation de la crêpe principale

 

La direction de cette incroyable expédition fut confiée à un homme remarquable mais dont le caractère ombrageux s’accordait mal avec le précieux végétal qui en souffrit beaucoup.

Le capitaine Blaye était néanmoins un excellent navigateur et connaissait très bien la côte dont il était originaire.

L’expédition non sans risque avait donc toutes les chances de réussir à la condition toutefois que le fameux capitaine mette un peu d’eau dans son vin.

 

 

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Le capitaine Blaye regarde au loin

 

Meneur d’hommes et ambitieux, le capitaine Blaye toutefois ne pensait qu’au succès de son expédition. Négligent de ce fait le bien être de son équipage, il lui préféra celui de sa cargaison et l’assurance de disposer de suffisamment de sable pour mener ce voyage à son terme qui rappelons le, à ce jour nous est demeuré inconnu.

 

 

 

 

 

Blaye commit là une grave erreur car quelques qu’aient pu être ses qualités de navigateur, il ne pouvait mener seul cette entreprise audacieuse et très vite son équipage mal traité n’accepta plus de se nourrir de bigorneaux, seul aliment pouvant être facilement supporté par la coque de son navire.

 

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L’ambiance à bord devenait exécrable et régulièrement, dès qu’il avait le dos tourné Blaye recevait des jets de coquilles de bigorneaux sous les quolibets y compris de ses hommes les plus fidèles. C’était la veille du jour où par un concours de circonstances exceptionnel, Blaye et ses hommes échouèrent avec leur précieuse cargaison d’arbres à crêpes, sur la plage du Moulin de la Rive à Locquirec.

 

C’est précisément cet évènement historique qui permit aux archéocrepologues de retracer cette incroyable aventure grâce à la découverte d’un bigornal sculpté (ancêtre des bigorneaux que l’on consomme de nos jours au pluriel) retraçant cette épopée.

 

Cet évènement est aujourd’hui connu sous le nom de bataille du petit bigornal (little bigornal battle en anglais). Les anglais ont en effet une autre version de cette histoire typiquement bretonne car ils ont toujours prétendu que Blaye se rendait en Angleterre avec sa précieuse cargaison. Mais disons le tout de suite cette version anglo-saxonne ne tient pas car il est avéré que Blaye naviguait à droite (tribord) et il est tout aussi établi que les anglais ne découvrirent les crêpes que plusieurs siècles plus tard. Cette hypothèse ne tient donc absolument pas mais le souci d’un traitement historique objectif exigeait que l’on rappelât cette querelle d’historiens.

 

Ce que l’on sait en revanche, c’est que s’est engagée, la veille de ce jour mémorable, peu avant l’aube au large de la Méloine, une véritable bataille navale. L’équipage de Blaye était irascible et la seule perspective de devoir une fois encore racler la coque de leur calvaire de granit pour cueillir leur maigre pitance les rendait délirants et agressifs. Par ailleurs la cargaison de sable n’était plus que l’ombre d’elle-même menaçant sérieusement les projets ambitieux de Blaye qui rappelons-le ne se rendait pas du tout en Angleterre.

Il est important ici de conserver à l’esprit la configuration de la côte et de se souvenir que Blaye naviguait plein Est et qu’il y avait devant lui deux roches bien connues encore de nos jours sous les noms des Bœufs et de la Charrue. Blaye ne pouvait se tromper mais les jets de bigorneaux dont il était de plus en plus souvent victime avaient fini par semer le doute dans son esprit pourtant solide.

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Les plus grandes catastrophes ont toujours pour origine une incroyable accumulation de circonstances improbables. Que le capitaine Blaye contre toute évidence mette la charrue avant les bœufs était de celle-là.

Se rendant compte de cette erreur incompréhensible, l’équipage comme un seul homme et à l’instar du pauvre mollusque effarouché, sortit enfin de sa coquille et commit ce qu’il faut bien appeler une mutinerie. En se débarrassant ainsi de son commandement, l’équipage laissera à la postérité l’expression « déblayer » pour imager la brutalité d’un tel évènement même si aujourd’hui les travaux publics se sont approprié l’expression en la détournant quelque peu.

Pendant ces instants de folie brutale, l’embarcation demeurait sans le moindre contrôle et parvint à s’échouer sans dommage sur une grève immaculée où venaient finir deux charmants ruisseaux. Un endroit idyllique où quelques instants plus tard des habitants locaux vinrent les aider à décharger leur précieuse cargaison d’arbres à crêpes. Ils demeuraient admiratifs devant cette embarcation étrange faite de cette roche qu’ils connaissaient pourtant si bien et se dirent que finalement en la mettant à l’envers ils pourraient facilement en faire des habitations tout à fait acceptables.

 

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    L’équipage décide de rester au Moulin de la rive

 

De la même façon découvrirent-ils très vite les bienfaits des fruits de l’arbre à crêpes et qu’en en faisant une pâte onctueuse qu’ils étalaient dans leur chapeau ils pouvaient en faire de savoureuses galettes toutes rondes.

Si l’équipage prit racine en ces terres accueillantes, il n’en fut pas de même de l’arbre à crêpes qui ne put prospérer et disparut définitivement l’année dernière. Mais l’ingéniosité humaine n’ayant pas de limite, par un mélange savant de farine, d’œufs et de lait, il parait que vous pouvez vous y laisser prendre.

Quant au capitaine Blaye, il fut sommé de reprendre la mer sur son esquif révolutionnaire. Personne ne donnait cher de sa peau mais il parait qu’il survécut et qu’il échoua même très loin de là sur une côte qui porte désormais son nom.

Finalement revenu à bon port après quelques années d’errance maritime, le retour de Blaye donna naissance à une seconde expression avec le verbe « remblayer » synonyme de rempiler dont l’origine en revanche n’a rien à voir avec le sergent-chef du train, Ignace Pil, néanmoins célèbre inventeur du frein à main.

 

Epilogue

 

Vous connaissez désormais la véritable histoire de la crêpe que l’on peut désormais déguster sans avoir besoin de grimper aux arbres.

 

Vous savez aussi maintenant que la crêpe que nous dégustons aujourd’hui est née au Moulin de la Rive après la fameuse bataille navale de Little Bigornal.

 

A suivre ….

 

Si vous voulez en savoir plus :

 

Le destin d’un capitaine

(Roger de la Mottetrouée aux éditions Horoscope)

 

Du bateau en granit à l’avion en ardoises de Locquirec

(Jean Claude Tournesol aux éditions J’ai tout essayé)

 

Du bigornal ancien aux bigorneaux nouveaux

(Boris d’Huitre aux éditions l’Écheval)

 

La calligraphie bigornalienne

(Edith Lemoy , thèse dactylographiée sur papier crépon)

 

From the battle of little bigornal to the coast of Blaye

( John Wine Edition non traduite en français)

 

Jet sand propulsion Myth or reality ?

(Jean Marcel Leroidec aux Editions You can do it)

 

La cueillette des crêpes au temps jadis

(Ouvrage collectif de l’association du Moulin de la Rive)